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Dépistages, vaccins, bilans de santé : la prévention aux États-Unis

Pour rester en bonne santé et éviter les facture médicales salées, mieux vaut miser sur la prévention lorsqu’on vit aux États-Unis… Le point en 5 réponses.


Qu’est-ce qu’un acte de prévention ?

Les actes de prévention (preventive care) sont ceux qui visent à prévenir les maladies ou à les dépister au plus tôt, afin de les traiter plus efficacement et à moindre frais. Il s’agit principalement des bilans de santé (physical exams), des vaccins (immunizations) et des dépistages (screenings).

Pourquoi faut-il « penser prévention » aux États-Unis ?

Pour rester en bonne santé bien sûr, mais aussi pour éviter de devoir payer des sommes exorbitantes pour des traitements qui auraient pu être évités. Vous vous en souvenez peut-être : en France, l’Assurance maladie organise des actions de prévention à destination de tous les assurés. Un budget conséquent est investi dans la santé des Français dès leur naissance. Objectif : éviter qu’ils ne soient malades plus tard et, par la même occasion, réduire les futurs frais médicaux qu’il faudra prendre en charge collectivement.

Le système de santé américain ne fonctionne pas de la même façon. Aux États-Unis, votre assurance privée n’a pas d’intérêt financier fort à prévenir l’apparition de vos futures maladies. L’assurance qui vous couvre aujourd’hui n’aura probablement pas à couvrir vos futurs problèmes de santé. Premièrement, parce que vous changez régulièrement d’assurance au cours de votre vie, lorsque vous changez d’employeur ou que vous déménagez par exemple. Et deuxièmement, parce qu’après 65 ans, à l’âge auquel de nombreuses maladies chroniques coûteuses apparaissent, vous êtes couverts par le programme Medicare, géré par le gouvernement.

C’est parce que les assurances avaient tendance à mal rembourser les actes de prévention que l’Affordable Care Act (Obamacare) a imposé aux assurances privées d’en couvrir entièrement un certain nombre.

Les actes de prévention sont-ils gratuits ?

Oui, dans certains cas. Si vous avez souscrit une assurance santé conforme aux règles de l’Affordable Care Act (Obamacare), votre assurance vous rembourse entièrement une liste d’actes préventifs du moment que le professionnel de santé consulté appartient au réseau de votre assurance. La liste comporte par exemple le vaccin contre la grippe, le dépistage du cancer colorectal pour les 50-75 ans, les mammographies de dépistage du cancer du sein pour les femmes de plus de 40 ans… Vos contrats d’assurance (médicale, dentaire et vision) peuvent couvrir d’autres actes de prévention en totalité, une information à consulter dans le détail de vos garanties.

Si vous êtes couverts par le programme Medicare, vous bénéficiez aussi d’une liste de soins préventifs sans reste à charge, à certaines conditions.

Qu’est-ce qui n’est pas ou pas entièrement remboursé ?

Même si votre contrat d’assurance est « compliant Obamacare », il se peut que vous deviez payer certains actes de prévention en partie ou en totalité, selon ce que prévoit votre contrat d’assurance. Exemples :

  • Des vaccins et des dépistages ne faisant pas partie de la liste d’actes entièrement remboursés.
  • Des tests à visée diagnostique. Votre médecin peut vous en faire passer après avoir détecté une anomalie lors d’un examen de dépistage, comme une mammographie.
  • Votre consultation pour un bilan de santé si vous abordez un nouveau problème avec votre médecin. Dans ce cas, la consultation complète ne sera pas considérée comme un acte de prévention.

Comment savoir de quels actes de prévention vous avez besoin ?

Le plus souvent, c’est votre médecin généraliste (primary care provider) qui vous fait passer vos bilans de santé et vous recommande des tests et vaccins en fonction de votre âge, de vos antécédents familiaux, de votre état de santé… Cela peut également être le pédiatre de votre enfant ou un spécialiste, comme un gynécologue lors du suivi d’une grossesse.

Bon à savoir : Si vous souhaitez connaître les actions de prévention et de dépistages qui vous auraient été recommandés en France, vous pouvez consulter le site de l’Assurance maladie.

Lire aussi : Trouver un médecin aux États-Unis

Trouver un médecin aux États-Unis

Vous êtes expatriés aux États-Unis ou simplement en voyage dans ce pays, et avez besoin de voir un médecin ? Voici la marche à suivre en fonction de votre situation.


Vous avez besoin de consulter un médecin ou un spécialiste ? Si votre état nécessite une attention médicale immédiate, appelez le 911 pour être orienté vers un service d’urgence. Sinon, la marche à suivre dépend principalement du type d’assurance santé auquel vous avez souscrit.

  • Votre assurance santé est de type HMO (health maintenance organization

Traditionnellement, ce type de contrat vous oblige à consulter votre « médecin traitant » (primary care physician – PCP) si votre affection ne relève pas de l’urgence. S’il ne peut pas vous soigner lui-même, votre PCP vous orientera vers un spécialiste appartenant au réseau de votre assurance (referral). Si vous décidez finalement de consulter un spécialiste hors réseau, votre assurance ne vous couvrira pas, ou alors pas aussi bien.

À noter que pour certains soins de prévention, chez le gynécologue ou le dentiste par exemple, et si le praticien appartient au réseau de votre assurance, la case médecin traitant n’est pas obligatoire. Renseignez-vous auprès de votre assurance avant de prendre rendez-vous.

  • Votre assurance santé est de type PPO (preferred provider organization

Vous êtes libre de consulter n’importe quel médecin généraliste ou spécialiste mais vous serez mieux remboursé s’il appartient au réseau de votre assurance (ex. Aetna). Pour trouver un bon praticien, rien de tel que le bouche-à-oreille. Vous souhaitez qu’il parle français ? Demandez conseil à des Francophones. Vous avez besoin d’une intervention particulière ? Vous pouvez par exemple demander une recommandation aux membres d’un forum en ligne dédié à votre affection. Enfin, comme en France, votre médecin généraliste peut vous orienter vers un spécialiste.

Maintenant que vous avez une liste de praticiens recommandés, vérifiez qu’ils appartiennent au réseau de votre assurance. Pour cela, vous pouvez appeler votre assurance, ou chercher le praticien sur l’annuaire en ligne du réseau qu’elle utilise. Certains annuaires contiennent davantage de détails :  hôpital d’affiliation, diplômes, langues parlées, etc.

Avant de prendre rendez-vous, vous pouvez consulter les « reviews » (critiques, bonnes et mauvaises) que d’autres patients ont laissés à propos de ce médecin sur Internet. Si les mauvaises critiques pointent des défauts qui ne vous gênent pas, c’est plutôt rassurant.

Vous attendez un enfant ?

Pour un couverture optimale, vérifiez que votre gynécologue ET l’hôpital dans lequel il pratique les accouchements font partie du réseau de votre assurance.

  • Vous êtes en vacances aux États-Unis et êtes couverts par une assurance voyage 

Votre carte bancaire française peut inclure une assurance couvrant vos frais de santé, en cas de maladie ou d’accident. Si ce n’est pas le cas, vous bénéficiez peut-être de telles garanties si vous avez souscrit une assurance associée à votre billet d’avion par exemple.

Si vous êtes couverts par une assurance voyage, elle peut vous orienter vers un médecin de son réseau sur votre lieu de vacances. Mieux vaut donc l’appeler avant de chercher un praticien vous-même.

  • Vous n’avez pas d’assurance santé

Vous êtes libres de consulter n’importe quel médecin mais vous devrez le payer de votre poche. Attendez-vous à payer votre consultation environ cinq à dix fois plus cher qu’en France, et parfois davantage. Mieux vaut donc se renseigner au préalable, grâce au bouche-à-oreille ou en demandant un ordre de prix à la secrétaire médicale que vous aurez au bout du fil au moment de la prise de rendez-vous.

Si vos revenus sont faibles, vous pouvez également vous rendre dans l’un des centres médicaux financés par le gouvernement appelés Free Clinics ou Community Health Centers. Ils proposent des services de médecine générale, et parfois de soins dentaires, gynécologiques… En général, le prix des consultations est raisonnable et calculé selon vos revenus.

Pour trouver un Health Center près de chez vous, cliquez ici.

Lire aussi : Quelle assurance santé choisir aux États-Unis ?

Et vous, comment choisissez-vous vos médecins ? Laissez un commentaire sous cet article !

Bien préparer sa consultation chez le médecin

Consulter un médecin aux États-Unis peut être un exercice déboussolant. Prise en rendez-vous, déroulement de la consultation… Rien ou presque ne se passe comme en France… Voici quelques repères pour savoir à quoi s’attendre.


Vous avez enfin trouvé un médecin spécialiste de votre affection, recommandé par vos collègues, parlant parfaitement français, pratiquant des tarifs abordables et faisant partie du réseau de votre assurance… Félicitations ! Voici quelques points à connaître pour que votre première consultation se passe au mieux.

Allô docteur ?
  • Pour prendre rendez-vous, vous aurez en général affaire à un(e) secrétaire médicale. Les médecins répondent rarement eux-mêmes au téléphone aux États-Unis.
  • Au moment de prendre rendez-vous, et avant même de vous suggérer une date, la personne que vous aurez au bout du fil peut vous demander les détails de votre assurance santé. Si vous avez une assurance pour expatriés un peu particulière, ou si vous avez du mal à vous faire comprendre, demandez-lui une adresse e-mail sur laquelle vous lui enverrez un scan de votre carte d’assuré et vos disponibilités. Si vous n’avez pas d’assurance et que la personne est réticente à vous donner un rendez-vous (cela arrive couramment), rassurez-la en lui disant que vous paierez la consultation de votre poche, et même d’avance si besoin (upfront payment).
Avant votre rendez-vous
  • Préparez la consultation en traduisant les mots correspondant à vos symptômes ainsi que vos questions et notez-les sur un papier que vous aurez sur vous le jour du rendez-vous.
  • Si vous prenez des médicaments ou compléments alimentaires et souhaitez en discuter avec le médecin, le plus simple est de prendre les boîtes avec vous pour les lui montrer.
  • En général, on vous demandera d’amener votre pièce d’identité et votre carte d’assuré si vous en possédez une. D’autres documents peuvent être utiles : carnet de vaccination (immunization record), lettre du médecin qui vous a orienté vers ce professionnel (referral letter)…
Le jour J
  • Si vous consultez ce médecin pour la première fois, vous aurez un formulaire médical (new patient form), voire une liasse de documents à remplir en salle d’attente. Mieux vaut donc arriver quelques minutes en avance. On vous demandera principalement quels sont vos moyens de paiement (assurance, type de plan…) et vos antécédents médicaux.
  • Les actes qui ne nécessitent pas la présence du docteur sont généralement pratiqués par une infirmière travaillant au sein du cabinet du médecin. Certains médecins optimisent leur temps en ne pratiquant que les gestes les plus importants. Il se peut même que vous ne le voyiez pas de toute la consultation. Si vous souhaitez spécifiquement lui parler, indiquez-le lors de la prise de rendez-vous.
  • Certains actes habituellement pratiqués en dehors du cabinet médical sont parfois réalisés par une infirmière sur place, comme des prises de sang. À l’inverse, certains gynécologues ne font pas d’échographie eux-mêmes, et vous orienteront vers un centre spécialisé.
  • Si la consultation nécessite de vous déshabiller, on vous donnera une blouse ou un drap pour vous couvrir.
L’addition SVP
  • La plupart des cabinets de médecins demandent à ce que le patient règle son reste à charge immédiatement après la consultation. Demander un reçu peut être utile pour garder une trace de vos paiements au cas où votre assurance vous le demande.

Un conseil à donner, une anecdote à raconter ? Laissez un commentaire sous cet article !